Le rugby après l'Euro de foot : les médias sous le charme du sport féminin. Enfin..,femmes,sport
Le rugby après l'Euro de foot : les médias sous le charme du sport féminin. Enfin...
Les Françaises marquent leur premier essai face aux Irlandaise, jeudi 17 août 2017, lors de la Coupe du monde de rugby en Irlande, devant des milliers de télespectateurs en direct sur une chaîne publique.
Un match de coupe du monde de rugby diffusé en direct, à une heure de grande écoute à la télévision publique française. Qu’y-a-t-il d’exceptionnel ? Au détail près, qu’ici, sur le terrain, ce sont des joueuses qui s’affrontent et non des joueurs. Une preuve de plus démontrant que petit à petit dans les médias le sport féminin marque des buts. Laborieux encore, mais sans doute irréversible.
19 aoû 2017
Mise à jour 19.08.2017 à 09:05 par
Isabelle Mourgere
dans
Accueil
Terriennes
Sport au féminin
L’avez-vous remarquée, cette vague ? Telle un mascaret, elle remonte ce courant qui depuis des décennies, imposait au sport féminin de rester dans l’indifférence générale ou presque, n’attirant qu’un public averti et … essentiellement féminin !
«C'est un choix qui se situe dans la continuité de ce que nous faisons depuis de nombreuses années sur le sport féminin. Nous souhaitons offrir la même visibilité aux femmes qu'aux hommes», explique Matthieu Lartot, le commentateur rugby de France 2 au Figaro dans un article qui titre "Le pari osé de France 2". Il existe depuis 2017 une journée internationale du sport féminin, fixée au 24 janvier. C'est le CSA qui en est à l'origine.
Même visibilité aux femmes qu'aux hommes
Alors à quoi doit-on ce "pari osé" ? Selon Annie Sugier, présidente de la Ligue du droit international des femmes, mouvement fondé par Simone de Beauvoir et engagé depuis des années dans la promotion du sport féminin, il faut saluer ce « néammoins tout petit progrès », que l’on doit au travail des fédérations de rugby et de foot, réellement engagées sur ce terrain. Mais, il y a hélas souvent un mais, « cela reste le scandale des scandales, on est passé de 7% à 10 % de couverture médiatique ! (entre 16 et 20% selon les chiffres du CSA, NDLR) On entend parler pendant des heures des salaires de certains footballeurs, dernièrement il s’agissait du Brésilien Neymar, acheté par le PSG pour 222 millions d’euros. Les sportives elles sont toujours loin de l’égalité salariale. Même les plus grandes joueuses de tennis ont dû menacer de boycotter certaines compétitions internationales pour obtenir des primes . Le sport féminin, c’est le serpent qui se mord la queue, pas de sponsors parce que pas assez de médiatisation, pas assez de médiatisations parce que pas assez de sponsors. »
Les sportives, elles, sont toujours loin de l’égalité salariale
Annie Sugier, présidente de la LDIF
Et de citer cet autre exemple, dans le monde du cyclisme, « les coureuses ont eu accès aux médias , un jour seulement, à la veille du Tour de France, le masculin celui-là, c’est totalement humiliant. » «Voyez l’exemple que l’on donne à tous ces pays qui eux pratiquent l’apartheid sexuel, où le sport est banni pour les femmes, cela ne peut que susciter de la colère ! », ajoute l’écrivaine-physicienne militante.
Sport et femmes, une longue histoire ... ou pas
Sur le site de Mediapart, la sociologue Catherine Louveau explique que « toute l’histoire du sport s’est construite par et pour les hommes. Depuis le XIXe siècle, il a été pensé et organisé pour former les hommes à la masculinité et à la virilité, pour qu’ils deviennent, de « vrais hommes ». Hommes et femmes sont certes différents mais ces différences, entre autres morphologiques, sont pensées et incorporées comme une infériorité naturelle, alors qu’il s’agit d’une construction culturelle, sociale, alimentant des représentations ; c’est sur ces différences naturalisées (le sexe « faible ») que se sont ancrées, socialement et politiquement, les inégalités et les discriminations ».
Logo "Femme solidaire" pour défendre la couverture télé des sportives.
©capture internet
En 2011, l'association « Femmes solidaires »lançait une pétition intitulée « A la télé, pas de Filles hors-jeu ! ». Dans le texte, elle rappelait que, « le droit à la pratique sportive est constitutif des grands combats féministes, car il participe du droit fondamental des femmes à disposer de leur corps ».
Alors ne boudons pas notre plaisir d’apprécier ces « prime-time » dédiés au sport, tout court. #YaDuProgres
http://information.tv5monde.com/terriennes/le-rugby-apres-l-euro-de-foot-les-medias-sous-le-charme-du-sport-feminin-enfin-186619
Le rugby après l'Euro de foot : les médias sous le charme du sport féminin. Enfin...
L'avez-vous remarquée, cette vague ? Telle un mascaret, elle remonte ce courant qui depuis des décennies, imposait au sport féminin de rester dans l'indifférence générale ou presque, n'attira...