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Le Planning Familial & vous — Témoignages,femmes,sante,ivg,feminisme N°1

4 Avril 2017, 21:41pm

Publié par hugo

Le Planning Familial & vous — Témoignages
4 AVRIL 2017 PAR MELISSA 9 COMMENTAIRES
Le Planning Familial aide de nombreuses personnes depuis maintenant des années. Des madmoiZelles témoignent sur tout ce qu'il leur a apporté, tout le soutien, les renseignements et les aides dont elles ont ainsi pu bénéficier.

Le Planning Familial & vous — Témoignages
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Ce 4 avril 2017, on apprend avec tristesse le décès d’Evelyne Sullerot, sociologue, féministe et co-fondatrice du Planning Familial. Elle s’est éteinte des suites d’un cancer à l’âge de 92 ans.
L’occasion de remettre en avant cet article rappelant que le Planning Familial est encore et toujours aussi utile que nécessaire.

— Publié le 4 décembre 2015

*Certains prénoms ont été modifiés.

Les madmoiZelles ont témoigné en masse pour raconter tout ce que le Planning Familial a fait pour elles, et à quel point sa présence et ses actions sont indispensables.

Une contraception anonyme et adaptée pour tou•te•s

Les débuts de la vie sexuelle se font parfois à l’insu de sa famille, par pudeur ou par « obligation». Et pour une vie sexuelle saine et sereine, les madmoiZelles ont plébiscité le Planning Familial.

A., 16 ans, avait besoin d’une contraception mais ne pouvait pas en parler à ses parents. C’est au Planning qu’elle a obtenu les informations qui lui manquaient, une contraception adaptée ainsi qu’un suivi sérieux :

« J’y suis allée pour la première fois en juin dernier, juste avant mon anniversaire.

Cela faisait alors quatre mois que j’étais sexuellement active, et il y avait déjà eu deux craquements de préservatifs qui m’avaient conduite à ingérer deux pilules du lendemain. Mon cycle a été complètement foutu en l’air, j’ai eu deux fois deux semaines de stress, deux tests de grossesse (négatifs, heureusement !)…

Je ne voulais plus vivre cette angoisse, donc j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai appelé le Planning pour prendre un rendez-vous.

En effet, venant d’une famille très catholique et conservatrice, il était hors de question d’en parler à ma mère, mon père ou ma sœur, et aller consulter un gynéco « classique » me semblait compliqué.

J’avais un emploi du temps très chargé mais la standardiste s’est débrouillée pour trouver un créneau convenable.

J’ai donc eu une première consultation pendant laquelle j’ai discuté avec la gynéco de mes antécédents familiaux, de ce que je voulais (j’aurais préféré quelque chose de non-hormonal, mais le DIU au cuivre n’étant pas une très bonne idée pour les règles abondantes ce fut finalement un stérilet hormonal) et des tests à faire.

Mon copain suivait tout ça d’un œil attentif mais lointain : je suis allée seule au planning, j’ai fait le dépistage seule et j’ai failli m’évanouir seule dans le métro (la pose en elle-même s’est bien passée, mais sur le chemin du retour la douleur était horrible).

À lire aussi : Le stérilet (ou DIU) : les madmoiZelles témoignent

Un mois et demi plus tard, j’ai à nouveau eu des contractions et les fils me semblaient dépasser plus que d’habitude ; j’y suis donc retournée pour une vérification.

Il y avait une discussion en groupe avant, et elle m’a appris plusieurs choses, notamment sur le diaphragme ou sur la prise de pilule en continu. La bonne ambiance et l’absence de tabous qui y régnaient m’ont beaucoup plu.

Après un peu d’attente et un examen, le médecin (la même que la dernière fois) a confirmé que le stérilet n’était plus en place. Elle me l’a alors enlevé et m’a demandé si j’avais eu des rapports non protégés depuis, ce par quoi je souhaitais remplacer le stérilet…

J’ai choisi un implant pour ne pas repasser par la période pénible post-pose, et parce que son efficacité ne dépend pas de ma volonté (têtes en l’air de tous les pays, unissez-vous !).

Petit instant frime : au moment de partir, elle m’a demandé comment j’allais régler avant d’ajouter :

 Ah oui, c’est gratuit pour vous, c’est vrai ; vous êtes tellement responsable que j’en oublie que vous êtes mineure !

À part un gros bleu qui a duré trois semaines et de légers saignements pendant à peu près la même durée, aucun désagrément à signaler ; je ne retournerai donc pas au Planning avant la fin de l’année pour la consultation de routine qui a été prévue, et c’est presque avec joie que j’irai tant l’accueil et l’équipe sont au top. »

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Le Planning familial accueille gratuitement et anonymement les mineures, un point souligné et loué par de nombreuses madmoiZelles. Elles y ont trouvé un accueil et de quoi vivre leur sexualité sereinement sans jugement.

Alicia frémit par exemple à l’idée de la disparition du Planning, tant elle a peur de ce qui aurait pu lui arriver s’il n’avait pas existé…

«  Il a été le seul moyen de me procurer une contraception… Quand j’avais 15 ans, ma mère refusait que je prenne la pilule et je n’avais pas envie d’aller seule chez le médecin parce qu’à l’époque je n’avais pas les moyens de payer la consultation.

Du coup le Planning m’a été fort utile étant donné que j’ai pu y obtenir la pilule de façon gratuite et anonyme. En plus ils m’en ont donné une mini dosée, c’était parfait pour moi.

Si le Planning Familial n’existait pas, j’aurais peut-être eu recours à la méthode du retrait et je me serais peut-être retrouvée enceinte avec pour seule issue l’avortement…

Ou alors j’aurais été plus raisonnable et que je m’en serais tenue au préservatif, mais là encore je ne sais même pas si cela aurait été possible pour des lycéen•ne•s sans moyens financiers comme nous quand on voit le prix des paquets.

Le Planning permet aux ados de vivre leur sexualité sans avoir à demander la permission à leurs parents, qui ne devraient d’ailleurs pas avoir leur mot à dire étant donné que cela relève de l’intimité de leur enfant et non de la leur…

Mais bon, faute de changer leur mentalité, autant permettre aux ados dans le même cas que moi auparavant d’accéder à la fois à des infos sur la contraception ainsi qu’à la contraception en elle-même. »

À lire aussi : La sexualité et ses débuts (plus ou moins) chaotiques — Témoignages

La famille d’Alice n’était pas foncièrement opposée à ce qu’elle ait une vie sexuelle, mais elle a du mal à parler de ces sujets-là avec eux. Le Planning était donc pour elle aussi la seule façon d’obtenir une prescription :

« Dans ma famille on s’entend très bien, mais j’ai toujours eu du mal à parler de choses très personnelles et intimes à ma mère ou même avec ma soeur…

Du coup quand j’ai eu mon premier vrai copain, une relation sérieuse avec des rapports fréquents, je me suis dit que c’était le moment de passer à un moyen de contraception autre que le préservatif.

Je venais d’arriver dans une ville inconnue pour mes études, je ne connaissais aucun bon médecin et encore moins un gynéco — d’ailleurs je n’en avais jamais consulté et j’appréhendais énormément ce premier passage.

J’ai bien tenté d’en voir un mais les seuls créneaux étaient dans des mois avec des médecins que je ne connaissais pas et dont personne ne pouvait me dire s’ils étaient bien ou non.

Il était impossible de consulter un gynéco rapidement, certains cabinet me répondaient que si je n’étais pas déjà cliente je n’aurais même jamais de rendez-vous… skins-jal

Sacrée galère.

En solution de repli je suis allée un peu au hasard chez une généraliste pour qu’elle me prescrive une pilule. Le courant n’est pas très bien passé, la docteur portait un regard que j’ai ressenti comme accusateur sur moi.

Je n’y connaissais pas grand chose et elle n’a pas vraiment pris le temps de m’expliquer comment la pilule fonctionnait.

J’ai fait une prise de sang et pris cette pilule pendant quelques mois, mais je sentais ses effets négatifs sur mon corps et mon humeur. Et surtout, il y avait cette sensation au fond de moi me disant ce n’était pas fait pour moi, ainsi que la peur certes bizarre que ça ne soit pas efficace.

J’ai décidé d’arrêter et ai repris les préservatifs avec mon copain… pas top. »

Et puis Alice a refait des recherches, et c’est là qu’elle a appris l’existence du Planning Familial.

«  Je n’ai pas eu besoin d’attendre un rendez-vous 150 ans, je n’ai pas attendu sur place et c’était gratuit !

Et puis je suis tombée sur une équipe géniale, des personnes à l’écoute qui ont répondu à toutes mes questions sans me juger, qui m’ont montré les choses, me les ont expliquées et ont surtout pris le temps pour tout cela.

Cela m’a appris à dédramatiser l’expérience gynéco que j’appréhendais tant.

Quand je leur ai expliqué mes envies et besoins sur ma contraception, elles m’ont proposé des moyens adaptés à mes attentes et notamment le stérilet. En m’expliquant que oui, les femmes qui n’ont pas eu d’enfants peuvent en avoir.

Je pensais aussi que je devrais passer par la case hôpital ou autre pour pouvoir me le faire poser mais en fait non, parce que l’une des deux personnes était qualifiée pour pouvoir me le faire sur place. Génial !

Je suis aussi passée par la case prise de sang, et elles en ont profité pour me proposer un dépistage en m’expliquant pourquoi c’était important. Une semaine plus tard, j’y suis retournée afin que la gynéco me pose le stérilet.

Je suis ressortie avec un moyen de contraception qui me convient parfaitement, j’ai parlé de cet endroit à toutes mes copines en leur disant d’oublier leurs a priori sur le Planning et que les équipes qui y travaillent sont plus que des médecins.

Ce sont vraiment des personnes formées à l’écoute qui prennent le temps de répondre aux questions.

Depuis, j’y suis retournée deux fois pour du suivi. Ce passage chez le Planning a vraiment marqué un tournant dans ma relation avec mon copain, dans la connaissance de mon corps et de mon rapport avec la dimension gynéco. »

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À lire aussi : La contraception 1/2 (pilule, capote et stérilets) – Marion & Sophie

C’est le cas de nombreuses autres madmoiZelles qui ont témoigné de leur expérience avec le Planning, comme Louise :

« L’anonymat, la facilité d’accès et les informations neutres qui y sont données font de ce lieu un endroit sain vers lequel on sait que l’on peut de tourner en cas de problème.

Le Planning Familial a été pour moi un endroit où je me sentais simplement en sécurité et libre de faire mes choix, ça m’a vraiment fait du bien. Je ne peux qu’espérer que cette institution soit maintenue, pour nos filles, pour nous, pour tout le monde. »

LeReilly se souvient des réponses et du soutien du Planning face aux peurs qu’il avait eues avec sa copine lors d’un retard de règles :

« J’avais 18 ans.

La fille avec qui j’étais avait du retard, plusieurs semaines. Elle n’osait pas prendre un test en pharmacie, avait peur de faire la démarche, de ne pas avoir les réponses à ses questions si jamais le test s’avérait positif. Aller au planning s’est imposé à nous assez vite.

Je l’ai accompagnée jusqu’à une petite structure planquée entre deux barres d’immeubles. Un endroit improbable et compliqué à trouver. Elle a préféré que j’attende dehors, je me suis trouvé un banc.

Je me souviens qu’elle est ressortie soulagée. La personne qui l’a reçue lui a donné un test de grossesse gratuit, lui a redonné toutes les informations sur son cycle et les variables qui peuvent influer sur le retard des règles.

Elle n’était finalement pas enceinte, mais le Planning nous aura clairement apporté une grande partie des réponses que nous ne trouvions pas ailleurs. L’accueil était professionnel, chaleureux et très humain.

Il s’agit là de mon unique souvenir personnel du Planning, en grande partie par procuration… mais il reste incroyablement positif. »

Ce cas n’est pas isolé, car le Planning est un modèle d’éducation sexuelle — sinon l’unique support d’une éducation sexuelle digne de ce nom.

Une vraie éducation sexuelle, dans les établissements scolaires comme en dehors

C’est le Planning qui a fait l’éducation sexuelle de Fluffy Shark, d’abord au collège puis dans un centre :

« La première fois que j’ai entendu parler du Planning Familial, c’est quand une de ses équipes est venue faire une intervention dans ma classe au collège.

On a eu droit à des explications sur les rapports hétérosexuels, et sur l’importance de se protéger. On devait avoir peut-être 13 ou 14 ans et c’était la première fois que j’entendais parler du préservatif.

Par la suite je n’ai pas eu besoin de leurs services avant 2014 !

Je devais passer à une nouvelle pilule pour éviter des douleurs atroces et un cycle très très instable. C’est en lisant une plaquette du Planning à propos des modes de contraception que j’ai appris qu’ils posaient l’implant contraceptif.

Je garde un bon souvenir du Planning, même avec la douleur de la pose. La salle d’attente était super confortable et pleine de messages positifs sur le corps, sur la sexualité (hétéro ou non).

 

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