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Le blog de hugo,

Pour le dépistage prénatal universel du cytomégalovirus,sante,grossesse,bebe,femmes,

29 Juillet 2015, 03:27am

Publié par hugo

Pour le dépistage prénatal universel du cytomégalovirus
Le Monde.fr | 20.07.2015 à 19h02 • Mis à jour le 20.07.2015 à 19h06


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L’émotion suscitée par le désespoir et l’exaspération d’un père sur Facebook refusant la fatalité du décès de son enfant dans les premiers jours de vie, causé par une infection congénitale à cytomégalovirus (CMV), nous rappelle au paradoxe entourant cette infection, dont le constat immédiat et sans appel chez le nouveau-né contraste douloureusement avec le silence et l’inaction précédant la naissance.
Le CMV est la principale cause d’infection congénitale qui touche 0,3 % des naissances en France, et qui peut affecter plus ou moins sévèrement le développement du fœtus et de l’enfant infectés dans 15 % des cas. En dépit de ces chiffres, le point de vue des médecins est encore trop souvent un mélange d’ignorance et d’embarras, principalement en raison des dilemmes soulevés par le diagnostic et la gestion de ces cas avant la naissance. Le résultat est une politique de l’autruche hostile au dépistage prénatal, alors que celui-ci est techniquement possible par une interprétation pertinente des tests sérologiques en début de grossesse.
La moitié des femmes sont immunisées
Environ la moitié des femmes enceintes est immunisée en début de grossesse, et bien que l’immunité ne soit pas complètement protectrice d’une infection congénitale, la majorité des cas sévères sont le résultat d’une première (primo-) infection pendant la grossesse, qui survient chez 1 % de toutes les grossesses le plus souvent sans aucun symptôme. Les femmes les plus exposées sont celles qui ont déjà un enfant en bas âge s’infectant en crèche ou en maternelle. La prévention est possible en évitant le contact direct avec les sécrétions nasales, les larmes, la bave et les urines de l’enfant infecté pour diminuer jusqu’à quatre fois le risque de transmission du virus au fœtus.
image: http://s2.lemde.fr/image/2015/07/20/534x0/4691403_6_beb1_l-amniocentese-permet-dans-tous-les-cas-de_05e22e442d303b1fbf6f58f023fd08e8.jpg
L’amniocentèse permet dans tous les cas de faire un diagnostic au cours des grossesses à risque.
L’amniocentèse permet dans tous les cas de faire un diagnostic au cours des grossesses à risque. DR
L’amniocentèse permet dans tous les cas de faire le diagnostic au cours des grossesses à risque. Lorsque le fœtus est sévèrement atteint, l’échographie prénatale ne permet le diagnostic que dans la moitié des cas si l’infection n’est pas connue. Cependant, une approche multidisciplinaire permet de s’assurer avec précision du degré de la sévérité de l’infection avant la naissance, et les formes peu sévères peuvent désormais bénéficier d’un traitement par Valaciclovir administré à la femme enceinte qui permet la naissance d’un enfant sain dans 80 % des cas, comme l’a montré l’étude menée à Necker depuis deux ans dans le cadre d’un protocole hospitalier de recherche clinique (PHRC Cymeval).
Les nouveau-nés infectés qui présentent d’emblée un déficit auditif bénéficient d’un traitement prolongé débuté dès la naissance. Une surveillance de tous ces enfants, y compris ceux nés sans aucun symptôme permet de s’assurer d’un développement normal et d’une prise en charge adaptée d’un déficit auditif.
Stress injustifié
Les arguments généralement avancés contre le dépistage prénatal universel sont la génération d’un stress injustifié pour la plupart des grossesses concernées et l’absence de traitement efficace. Ces arguments ne sont plus recevables, le dépistage prénatal est très largement justifié.
La maladie est fréquente et l’identification d’un groupe à haut risque (femmes séronégatives) est possible à moindre coût par une sérologie en début de grossesse.
Les femmes à risque (non immunisées) ont le droit de savoir et de décider si elles veulent entrer dans un programme de dépistage. Elles doivent aussi être informées des possibilités de prévention, qui existe et est efficace à l’échelle individuelle. Le diagnostic est fiable au risque de l’amniocentèse. L’identification des fœtus gravement atteints est fiable si l’infection est connue, elle est très difficile dans le cas contraire. En fonction de la gravité, un traitement peut être possible via la mère. Les femmes ont la possibilité de demander une interruption de grossesses pour les formes les plus graves.
Les nouveau-nés infectés bénéficient toujours, quel que soit la gravité de l’infection, d’une prise en charge et d’un suivi adapté dès la naissance. Toutes les études médico-économiques réalisées à ce jour sont favorables au dépistage organisé.
Ces arguments doivent être soumis au débat public sans être étouffés par un des derniers bastions d’une médecine paternaliste qui continue à se cacher ce dépistage sauvage qui existe sans contrôle et qu’elle ne saurait voir. Nous ne comprenons pas pourquoi aujourd’hui parler du CMV pourrait induire un stress injustifié pour les femmes enceintes qui sont déjà amenées à gérer l’information sur de nombreux autres risques potentiels pour leur fœtus tels que la toxoplasmose, la listériose ou la trisomie 21.

Anne Hélène Labissy, présidente de l’association Chanter Marcher Vivre.
Marianne Leruez, médecin virologue, responsable du Centre national de référence CMV associé, hôpital Necker-Enfants-malades.
Jean-François Magny, chef du service de néonatologie de l’hôpital Necker-Enfants malades, responsable du suivi de la cohorte des enfants infectés par le cytomégalovirus.
Yves Ville, chef de service de la maternité et coordonnateur du Centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal de l’hôpital Necker-Enfants malades. Principal investigateur de l’étude CYMEVAL.


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/07/20/pour-le-depistage-prenatal-universel-du-cytomegalovirus_4691404_1650684.html#mQm9AxOMt8PJPL4T.99

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